Partage d’avis pour discuter de Hellblade 2 et je vais pas vous faire l’insulte de livrer des poncifs en mode « il a des défauts mais aussi des qualités… » et autres platitudes qui permettent de ne jamais se mouiller en prônant le chaud et le froid alors on est parti…

À l’instar du premier épisode que j’avais beaucoup aimé, Hellblade 2 est de ces propositions rares dans l’industrie, dans le sens où l’on fait face à une expérience sensorielle intense bien plus qu’à une expérience ludique prononcée… Ce que je veux dire c’est qu’on est plus face à un jeu comme Scorn, ou Heavy Rain qu’à une œuvre type Nintendo AKA Gameplay first. Du coup je ne vais pas rentrer dans la définition de JV en tentant d’exclure des genres, il appartient, je le pense, aux gens qui font des jeux, de décider et de challenger les limites du genre.

Et du coup, aborder un titre pareil, en attaquant la pauvreté réelle, de son gameplay et de son offre lufique stricto sensu, c’est rater complètement le propos. Ça a autant d’intérêt que de comparer John Wick à History of violence, parce que les deux sont violents…

Si on ne défonce pas un jeu comme Mario Wonder sur la faiblesse du développement des personnages et de son récit, c’est qu’on accepte depuis longtemps qu’un jeu vidéo puisse ne se concentrer que sur l’aspect jeu, mais il existe une montagne d’œuvre qui brille par leur discours et non par leur mécanique de jeu. Hellblade 2 est une plongée dans la maladie mentale. Le jeu, l’expérience avec un casque Atmos, une bonne TV et surtout, surtout, un bon état d’esprit, est saisissant. On en ressort clairement pas indemne, ça use, physiquement et mentalement, et c’est bien là le cœur de cette proposition atypique. Peu de jeu ont cette capacité à nous marquer au fer rouge, à nous faire mal, à nous procurer une sensation de malaise, de vertige, et il est un de ceux-là. Alors clairement et comme pour Scorn ou d’autre, je comprends parfaitement qu’on n’aime pas, que ca dérange, qu’on apprécie pas la forme, mais c’est le genre de titre que j’aime voir exister. Je suis heureux que des studios puissent proposer des jeux aussi singuliers, qui font preuve de maturité et d’audace, et évidemment j’adorerais plus de profondeur et de gameplay, mais j’aime cette posture, et ça ne me parait pas du tout déconnant d’oser des comparaisons en terme de thématique avec des titres radicaux comme Death Stranding, Scorn et d’autres… Et je pense qu’on y gagne plus qu’en essayant de le rentrer dans des cases de jeu orienté gameplay. On serait plus sur un registre Heavy Rain et ce n’est pas un souci. C’est une proposition à laquelle on peut tous ne pas adhérer, moi j’adore mais je sais qu’après un run il me faudra du Paper Mario et des câlins. En attendant je vous fait, la bise ❤️